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juin
07
2009
Investir dans le captage et le stockage naturel du carbone

Selon un récent rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), une augmentation des investissements dans la conservation, la réhabilitation et la gestion des forêts, tourbières, sols et autres écosystèmes pourrait limiter les émissions de gaz à effet de serre et éviter qu'ils s'échappent dans l'atmosphère.

Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE a déclaré : "Des dizaines de milliards de dollars sont consacrés au captage et au stockage du carbone dans les centrales thermiques et à l'enfouissement du CO2 sous terre ou au fond des océans."

"Mais peut-être, la communauté internationale néglige-t-elle une méthode éprouvée dont l'efficacité ne s'est jamais démentie au cours des millénaires, la biosphère. Selon certaines estimations, les systèmes vivants de la terre seraient capables de séquestrer plus de 50 gigatonnes (Gt) de carbone au cours des prochaines décennies, si les signaux du marché sont les bons."

Toujours selon lui, "cela répond aussi à l'Initiative pour une économie verte du PNUE, où non seulement chaque dollar, euro, peso ou yuan contribue à la lutte contre le changement climatique, mais aussi peut procurer d'autres avantages économiques, environnementaux et de développement grâce à l'amélioration des réserves en eau, la stabilisation des sols et la préservation de la biodiversité avec de nouveaux emplois verts dans la gestion et la conservation des ressources naturelles."

Le rapport d'évaluation rapide du PNUE "The Natural Fix ? »The Role of Ecosystems in Climate Mitigation » est lancé à l'occasion la Journée mondiale de l'environnement 2009, qui cette année, a pour hôte principal le Mexique.

Il est publié moins de six mois avant une importante réunion de la Convention des Nations Unies sur le changement climatique à Copenhague, Danemark, où les gouvernements devront ratifier un nouveau traité plus ambitieux.

Principaux messages du rapport

* L'adoption d'une politique globale dans le cadre de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique(CCNUCC) pour une meilleure gestion du carbone de l'écosystème constituerait une grande avancée.

* Le carbone dans les systèmes biologiques doit être géré de façon à préserver les stocks de carbone existants, réduire les émissions et mieux utiliser le potentiel des zones naturelles et agricoles pour éviter la présence de carbone dans l'atmosphère.

* Les forêts tropicales, les tourbières et l'agriculture sont les systèmes prioritaires. Si le taux de déforestation est réduit de moitié d'ici 2050 et qu'il est maintenu à ce niveau jusqu'en 2100, on éviterait l'émission directe de 50 Gt C au cours de ce siècle, soit l'équivalent de 12 % des réductions nécessaires pour que les concentrations de dioxyde de carbone dans l'atmosphère se maintiennent en-dessous de 450 ppm.

* La dégradation des tourbières contribue pour 0,8 Gt C par an, quantité qui pourrait être largement diminuée si elles étaient restaurées.

* Le secteur agricole pourrait devenir neutre en carbone d'ici 2030 - l'équivalent de 6 Gt d'équivalent CO2 ou de 2 Gt de carbone- si des pratiques de gestion durable étaient généralisées.

* Les politiques d'atténuation du climat doivent s'appuyer sur les dernières avancées scientifiques sur le carbone de l'écosystème et les décisions tenir compte des différents avantages et inconvénients de la gestion du carbone.

* La mise en oeuvre de politiques idoines constitue un défis : il faut que les populations indigènes et locales ne soient pas désavantagées et évaluer les avantages possibles pour la biodiversité et les services fournis par les écosystèmes.

* Dans les terres arides notamment, les possibilités de combiner la gestion du carbone et la restauration des sols sont importantes.

Barney Dickson et Kate Trumper du Centre mondial de surveillance pour la conservation du PNUE, fer de lance de l'élaboration de ce rapport, auquel près de 20 experts de renom ont collaboré ont déclaré : "Même s'il nous faut encore étudier comment capter le carbone et les ressources des terres arides, nous voyons déjà clairement qu'il existe de nouvelles possibilités pour votre carbone en vrac."

"Comme elles couvrent une vaste superficie, il peut y avoir beaucoup de carbone au total et avec des terres souvent dégradées, ce carbone supplémentaire pourrait améliorer la productivité agricole et les revenus de certaines régions les plus pauvres."

Selon ce rapport, des estimations récentes indiquent que les activités humaines représentent actuellement près de 10 Gt des émissions mondiales de carbone.

Ces recherches montrent qu'il est possible de diminuer de 15 %, sinon plus, ces émissions grâce à une meilleure gestion des terres et du carbone des écosystèmes.

Forêts - le puits le plus profond

Les forêts tropicales constituent les plus grosses réserves terrestres de carbone, puisqu'elles absorbent annuellement près d'1,3 Gt, soit 15 % environ, des émissions totales de carbone d'origine anthropique.

On estime qu'actuellement 14,8 millions d'hectares de forêts tropicales sont détruits chaque année (environ la superficie du Bangladesh) et la déforestation représente environ un cinquième des émissions totales de gaz à effet de serre (plus que l'ensemble du secteur des transports).

La destruction des forêts tropicales pourrait entraîner une hausse supplémentaire de 87 à 130 Gt des émissions d'ici 2100, ce qui correspond à plus de dix ans de combustion d'énergie fossile aux niveaux actuels.

Si le taux de déforestation est réduit de moitié d'ici 2050 et qu'il garde le même rythme jusqu'en 2100, les émissions directes baisseraient de 50 Gt C au cours de ce siècle.

Les techniques d'abattage usuelles endommagent ou détruisent une grande partie de la végétation restante lors de la collecte et favorisent une perte importante de carbone.

Avec de meilleures techniques d'abattage ces pertes pourraient encore baisser d'environ 30 %.

Les forêts du monde entier sont d'importants puits de carbone : celles d'Amérique centrale et du Sud absorbent près de 0,6 Gt, contre plus de 0,4 Gt pour celles d'Afrique et 0,25 Gt pour celles d'Asie.

Les possibilités d'améliorer le captage et le stockage du carbone dans les forêts boréales (qui s'étendent au Canada, en Russie, en Alaska et en Scandinavie) sont faibles. Cependant elles constituent la deuxième plus importante réserve en carbone, qui pourrait disparaître dans l'atmosphère avec l'augmentation des incendies, l'assèchement des tourbières, le déboisement et l'industrie minière.

Les forêts tempérées de l'Europe et de l'Amérique du Nord sont en expansion depuis quelques années. En Europe, selon certaines estimations, elles captent et stockent entre sept et douze pour cent des émissions du continent. Grâce au reboisement et à une meilleure gestion des forêts, cette tendance pourrait se poursuivre.

Une agriculture neutre d'ici 2030

C'est dans le secteur agricole que les possibilités de stockage du carbone seront le plus facile à mettre en oeuvre, si l'on généralise de meilleures pratiques culturales, par exemple en évitant de défoncer les terres et en utilisant du compost et de l'engrais.

* Jusqu'à 6 Gt d'équivalent CO2, soit 2 Gt de carbone, pourraient être séquestrés chaque année d'ici 2030, quantité comparable aux émissions actuelles du secteur agricole.

De nombreuses pratiques culturales qui favorisent le stockage de carbone peuvent être mises en oeuvre à peu de frais voire aucun. La plus grande partie de ce potentiel (70 %) peut être mise en oeuvre dans les pays en développement.

* Si l'agriculture chinoise réutilisait toute la paille récoltée, on pourrait récupérer près de 5 % des émissions de dioxyde de carbone provenant de la combustion d'énergie fossile nationale sur la base des émissions de 1990.

Beaucoup de zones agricoles des tropiques connaissent un appauvrissement important de leurs stocks de carbone au sol. Certaines terres agricoles des tropiques auraient perdu entre 20 et 80 tonnes de carbone par hectare, dont une grande partie s'est échappée dans l'atmosphère.

L'agroforesterie (mode d'exploitation qui associe une culture avec une plantation d'arbres) est particulièrement intéressante en termes de séquestration de carbone sous les tropiques.

* En moyenne, cette technique permet le stockage de près de 10 tonnes de carbone à l'hectare dans les zones semi-arides.

* Elle est de 20 tonnes à l'hectare dans les zones subhumides et 50 dans les zones humides.

* Le taux de séquestration des petites exploitations agro-forestières tropicales représentent près de 1,5-3,5 tonnes de carbone par hectare et par an.

Une mine de carbone : les tourbières

Même si les tourbières ne recouvrent qu'une faible superficie, elles sont, comparativement, les meilleures réserves de carbone de tous les écosystèmes.

* En moyenne elles séquestrent 1 400 tonnes de carbone par hectare.

* Actuellement, près de 65 millions d'hectares de tourbières sont dégradées et leur assèchement a provoqué la disparition d'une importante quantité de carbone, dont la moitié dans les pays tropicaux.

* La destruction des tourbières tropicales, remplacées par la production d'huile de palme et de bois de pulpe, entraîne la disparition de 0,8 Gt de carbone chaque année. La moitié de ces émissions est provoquée par des feux de tourbières en Asie du Sud-Est.

La plantation de biocarburant sur les tourbières asséchées ne peut en aucun cas compenser ces émissions de gaz à effet de serre.

* La combustion de l'huile de palme produite sur les tourbières asséchées génèrent trois à neuf fois plus de CO2 que la combustion de charbon et correspond à une dette de carbone de 420 ans.

La restauration des tourbières et le reboisement peuvent réduire fortement les futures émissions de gaz à effet de serre.

Océans

Selon certaines estimations, les océans ont absorbé près de 30 % des émissions historiques de carbone, ce qui fait d'eux le deuxième puits après l'atmosphère.

* Cependant, la capacité d'absorption des mers et des côtes, actuellement 2 Gt par an, est limitée et vulnérable.

* Certaines études montrent que la capacité des océans à retenir le carbone pourrait atteindre un pic autour de 5 Gt par an d'ici la fin du siècle.

Ce sont dans les zones et les écosystèmes côtiers (marécages, mangroves), que les possibilités de séquestration et de stockage du carbone semblent les meilleures.

* Les eaux côtières jusqu'à 200 mètres de profondeur, avec les coraux et les prairies sous-marines, peuvent assimiler à peine plus de 0,2 Gt de carbone par an.

* Les mangroves peuvent retenir près de 0,038 Gt C par an, ce qui, compte tenu de leur superficie, suggère qu'elles séquestrent le carbone plus vite que les forêts terrestres.

Cependant, s'ils continuent d'être utilisés, exploités et touchés comme maintenant, les marécages côtiers et les mangroves finiront par se transformer en source de carbone.

* Selon le rapport, en raison d'une diminution rapide du couvert végétal côtier le taux d'absorption de carbone par l'océan a baissé d'environ 0,03 Gt C par an.

Le coût de la gestion du carbone de l'écosystème

Le coût de la gestion du carbone de l'écosystème peut être très faible par rapport à d'autres "énergies propres".

* Une meilleure gestion des pâturages, des engrais et des brûlis permettra de réduire les coûts d'émission à moins de 5 US$ par tonne d'équivalent dioxyde de carbone par an.

* La restauration des sols et des terres dégradées coûte environ 10 US$ la tonne, alors que les technologies de captage et de stockage du carbone s'élèvent à 20-270 US$ la tonne d'équivalent dioxyde de carbone.

Les possibilités d'atténuation économique des forêts pourraient doubler si les prix du carbone augmentaient de 20 US$ la tonne d'équivalent dioxyde de carbone à 100 US$.

* Si les émissions de carbone coûtaient 100 US$ la tonne équivalent CO2, en 2030 l'agriculture serait le deuxième secteur en terme de réduction carbone, juste après le bâtiment.

La foresterie et l'agriculture constitueraient alors à elles deux le secteur le plus important, même avec un prix du carbone moins élevé.

Actuellement pourtant, le régime climatique international répond en partie seulement aux émissions provoquées par de nouvelles utilisations des terres, comme la déforestation, et ne favorise pas la réduction des émissions de carbone des forêts et des autres écosystèmes, sans parler de leur conservation comme puits de carbone.

On espère que les gouvernements qui doivent négocier le nouvel accord sur le climat à Copenhague en décembre prochain, feront un premier pas dans cette direction en commençant par payer les pays en développement pour qu'ils réduisent leurs émissions de carbone dues au déboisement et à la dégradation des forêts.

Les auteurs du rapport préconisent une réflexion sur un système plus global qui rémunère les services fournis par les écosystèmes.

Selon eux, "les systèmes vivants de notre planète ont mis en oeuvre des moyens ingénieux, efficaces et économiques pour assimiler le carbone. Il faut que ceux qui définissent les politiques économiques et de développement reçoivent des signaux de prix clairs qui les incitent à préserver et gérer efficacement nos forêts, pâturages, tourbières et terres agricoles pour que les stratégies d'atténuation du changement climatique réussissent."

Le PNUE et ses partenaires, grâce à un financement du Fonds pour l'environnement mondial, ont lancé un nouveau projet auprès des communautés du Kenya occidental, Niger, Nigéria et Chine, afin d'évaluer plus précisément la quantité de carbone piégée dans différents écosystèmes et paysages en fonction des régimes de gestion.

Les résultats, qui permettront d'établir une norme générale sur laquelle les décisions d'investissement pourront s'appuyer, seront connus d'ici 18 mois.

"Si la communauté mondiale arrive à relever ce défi, les systèmes vivants de la planètes seront nos meilleurs alliés dans la lutte contre ce changement climatique qui nous menace " a conclu M. Steiner.

Source : Communiqué PNUE



 
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